
Dans cet article, nous vous proposons un système complet de transmission à distance utilisant des modules radio émetteur et récepteur qui peuvent être facilement contrôlés en fréquence par l’intermédiaire d’une ligne bus I2C. Après cette première version à quatre canaux, suivront d’autres applications multicanaux. Le système garantit une portée de 100 à 200 mètres en champ libre et fonctionne dans la bande des 2,4 GHz.
Plusieurs fois déjà, nous avons proposé à vos fers à souder des systèmes audio/vidéo pour la transmission à distance d’images et de sons.
Presque toujours, nous avons utilisé des modules complets, de type Aurel entre autres, auxquels il était (pratiquement !) suffisant de fournir un signal et une alimentation pour obtenir le résultat recherché.
Les systèmes de ce genre, sûrement très beaux, ultra-compacts, puissants, ont tout de même un petit défaut : la possibilité de travailler sur une fréquence spécifique ou sur un maximum de quatre canaux.
Si, dans la majorité des cas pour lesquels ces dispositifs ont été étudiés, cela ne représente pas un problème, il existe certains domaines d’applications où la possibilité de modifier la fréquence de travail, permet de réaliser des appareils plus intéressants.
En effet, si au lieu de quatre, les fréquences disponibles étaient plus nombreuses, nous pourrions utiliser simultanément un nombre plus important de transmetteurs, sans risquer de générer de fâcheuses interférences.
Dans le cas d’un système de surveillance multipoint, par exemple, cette possibilité devient très intéressante.
Ou encore, si nous avions à notre disposition des centaines de fréquences, nous pourrions étudier un système de “scrambling” (brouillage, utilisé ici dans le sens d’encodage) audio/vidéo, basé sur le principe “relativement simple” du “frequency hopping” (saut de fréquence) ou bien, si nous pouvions espacer ces fréquences dans des limites encore plus larges, nous pourrions réaliser un scanner audio/vidéo.
Nous nous arrêtons là mais les lecteurs les plus férus auront compris que les possibilités vont bien au-delà des exemples que nous venons de donner.
Du module classique au module pilotable
Il est évident que pour pouvoir envisager de telles possibilités, nous ne pouvons utiliser les modules radio habituels, dans lesquels il n’est pas possible d’accéder à la section radio ou au PLL.
Pour réaliser les projets dont nous venons de parler, il est nécessaire d’employer des modules HF pouvant être pilotés de l’extérieur.
Après une rapide recherche, nous avons trouvé ce que nous voulions : des modules TX et RX opérant sur la bande des 2,4 GHz, de bonne qualité et de prix abordable.
Au-delà d’autres particularités, ces composants, comme on peut le voir sur les illustrations, disposent d’un contrôle par bus I2C, grâce auquel il est possible d’agir sur le PLL interne et de sélectionner la fréquence de travail. Ce protocole est rapidement décrit dans la figure 1.
On peut donc contrôler la fréquence émise dans le cas de l’émetteur et la fréquence reçue dans le cas du récepteur.
Le contrôle est très simple, dans la mesure où il suffit de fournir au diviseur interne du PLL, deux octets consécutifs avec les données correspondant à la fréquence voulue.
Ces données sont générées (dans la version standard) par un microcontrôleur programmé pour cette tâche.
En utilisant ces deux modules radio, nous avons réalisé un système complet de transmission audio/vidéo stéréophonique sur 2,4 GHz, ayant une portée d’une centaine de mètres (le TX délivre une puissance de 10 mW). La photo de début d’ar ticle illustre parfaitement la réalisation.
Dans ce numéro, nous présentons la version de base. Dans les prochains mois, nous verrons comment modifier ces deux circuits, pour réaliser des systèmes évolués.
Cette version, dispose de 4 canaux, pouvant être sélectionnés par autant de micro-interrupteurs. Elle donnera déjà totalement satisfaction à un grand nombre de lecteurs.
Caractéristiques techniques
Fréquence de travail ....................... 2,4 GHz
Puissance de sortie ........................ 10 mW
Canaux (version standard) .................. 4
Entrée signal vidéo ........................ 1 Vpp
Entrée audio droite ........................ 1 Vpp
Entrée audio gauche ........................ 1 Vpp
Le protocole I2C-bus

Le bus I2C est un protocole particulier de transmission de données entre deux ou plusieurs appareils, dont un (généralement un microcontrôleur) exécute la fonction de “maître” et l’autre (ou les autres) celle “d’esclave(s)”. C’est un système sériel, à seulement deux fils, très simple, qui permet une vitesse de transmission maximale de 100 kbits à la seconde. Il est habituellement utilisé lorsqu’une vitesse de transmission élevée n’est pas utile et qui doit toutefois être gérée par un processus principal.
Dans notre cas, en fait, le microcontrôleur utilise le bus I2C pour piloter le diviseur interne du PLL.
Il n’y a donc aucune nécessité de disposer d’une grande vitesse de communication. Le microcontrôleur utilisé est un PIC16C54-MF173T pour l’émetteur et MF173R pour le récepteur.
Nous vous donnons son brochage et les fonctions de ses broches.

Le circuit émetteur
Commençons donc par nous occuper du circuit le plus simple, le transmetteur, dans lequel est utilisé un module référencé FM2400TSIM, enfermé à l’intérieur d’un boîtier métallique de dimensions assez réduites, comme vous pouvez le voir sur la figure 2.
A part la prise d’antenne et les prises de masse, les broches disponibles sont au nombre de 6.
Les broches 3 et 5 sont utilisées pour l’entrée du signal BF stéréo.
La sensibilité est de 1 Vpp et l’impédance de 1,4 kilohm. La modulation audio se fait en fréquence, en utilisant deux sous-por teuses à 6 et à 6,5 MHz.
La broche 6 sert pour l’alimentation en 12 volts (la consommation est d’environ 140 mA) et le signal vidéo est appliqué sur la broche 7.
Les deux lignes du bus I2C sont la broche 8 (SCL et Clock) et la 9 (SDA, data).
Sur le schéma complet du transmetteur donné en figure 3, on trouve, en plus du module FM2400TSIM, un microcontrôleur et deux stabilisateurs de tension permettant d’obtenir les 12 volts nécessaires à l’alimentation du module TX et les 5 volts pour alimenter le PIC.
Pour l’alimentation générale du circuit, il est donc nécessaire d’utiliser une source en mesure de délivrer une tension d’au moins 15 volts.
Les signaux audio et vidéo sont directement envoyés aux entrées correspondantes du module TX pendant que le microcontrôleur pilote les lignes du bus I2C du module.
Les 8 lignes E/S du microcontrôleur sont reliées à un dip-switch à 8 microinterrupteurs (DS1) et à autant de résistances de tirage (pull-up).
En fonction de la combinaison des micro-interrupteurs et en fonction du programme utilisé, il est possible de générer un maximum de 256 fréquences.
Dans la version de base, pour les motifs que nous verrons par la suite, nous avons limité à quatre les fréquences générées: 2400, 2427, 2454 et 2 481 MHz.
Pour la sélection, il est nécessaire d’agir sur les deux premiers microinterrupteurs de DS1 (4b), comme cela est montré dans le tableau de la figure 4.
Le circuit du transmetteur ne requiert ni réglage, ni mise au point. Rappelons toutefois, qu’il faut toujours connecter l’antenne avant d’alimenter le circuit afin d’éviter des problèmes sur l’étage final HF (l’antenne représente une charge et doit être considérée comme n’impor te quel autre composant).
Le circuit du récepteur est, en revanche, beaucoup plus complexe. Le module utilisé, référencé FM2400RTIM, dispose d’un nombre de fonctions plus important que, pourtant et pour simplifier, nous n’utiliserons pas complètement, tout au moins dans la fonction de base.
Dans chaque cas, il est toujours nécessaire d’utiliser une série de circuits qui séparent le signal vidéo du signal audio et qui soient en mesure de dissocier les deux canaux stéréo.
Le module émetteur FM2400TSIM
Sur la figure 2a vous avez la disposition des broches de sortie et vous pouvez vous rendre compte des dimensions physiques du module transmetteur en 2,4 GHz utilisé dans ce projet. La figure 2b, vous l’aurez compris, est la photo du module. A la différence des modèles identiques, la fréquence d’émission peut être imposée de l’extérieur, par l’intermédiaire d’une ligne de contrôle I2C, pouvant être facilement géré par un microcontrôleur (voir figure 1). Il suffit de trois octets, pour accéder au dispositif et contrôler le PLL.
Le modulateur interne est en mesure de gérer également les deux signaux audio (pour fonctionner en stéréo). Pour ce faire, il utilise deux sous-porteuses à 6 et à 6,5 MHz.
Le circuit est alimenté à l’aide d’une tension de 12 volts et consomme un courant de 140 mA.
Le signal de sortie est disponible sur un connecteur coaxial de type SMA.









Figure 7 : Dessin, à l’échelle 1, du circuit imprimé de la platine émission. En 7a, le côté soudures. En 7b, le côté composants.
Liste des composants TX 2,4 GHz
R1 = 10 kΩ trimmer
R2 = 10 kΩ
R3 = 10 kΩ
R4 = 10 kΩ
R5 = 10 kΩ
R6 = 10 kΩ
R7 = 10 kΩ
R8 = 10 kΩ
R9 = 10 kΩ
R10 = 10 kΩ
R11 = 100 kΩ
C1 = 220 μF 25 V électrolytique
C2 = 100 nF polyester
C3 = 100 nF polyester
C4 = 220 μF 25 V électrolytique
C5 = 220 μF 25 V électrolytique
C6 = 1 μF polyester
C7 = 220 μF 25 V électrolytique
C8 = 470 μF 25 V électrolytique
C9 = 100 pF céramique
C10 = 100 nF polyester
C11 = 10 nF polyester
U1 = Régulateur 78L05
U2 = Régulateur 7812
U3 = μCPIC16C54RC-MF173T
TX = TX 2,4 GHz
DS1 = Dip-switch 8 micro-inter.
Divers :
1 Support 2 x 9 broches
1 Prise alimentation pour ci
3 Prises RCA pour ci
1 Circuit imprimé réf. S173T
Le récepteur
Si l’on veut réduire le tout à sa plus simple expression, on peut dire que des broches disponibles du module FM2400RTIM, nous n’avons utilisé les lignes SDA et SCL pour piloter le PLL interne et pour choisir la fréquence de travail.
Le schéma de la figure 8 donne le brochage du module (8a) et son aspect réel (8b).
En se reportant à la figure 9, nous avons le schéma électrique du récepteur.
La première chose que l’on peut constater, c’est qu’il est quelque peu plus complexe de celui de l’émetteur !
Nous avons alimenté en 5 volts stabilisés l’oscillateur interne, avec une tension positive (environ 10 volts) l’entrée du tuner et nous avons prélevé de la broche 7, la bande de base (BB), en fait, l’ensemble du signal (audio + vidéo).
U2, U3 et U4, ont pour fonction d’extraire de ce signal, la composante vidéo et les deux composants audio. Quant à U1 (une alimentation à découpage) il génère la tension nécessaire au fonctionnement des divers étages.
Enfin, dans ce cas aussi, nous avons un microcontrôleur qui pilote le PLL du module de réception, permettant d’obtenir la fréquence de travail souhaitée, par l’intermédiaire d’un bus I2C.
Dans la version de base, nous avons prévu quatre fréquences de fonctionnement, évidemment identiques à celles du transmetteur.
Le passage d’une fréquence à l’autre se fait en appuyant le bouton poussoir SW1 placé sur le circuit imprimé. Si on maintient des fils très courts, il est possible de déporter ce poussoir sur l’éventuel boîtier.
La fréquence sélectionnée est mise en évidence par l’allumage de l’une des quatre LED connectées au microcontrôleur.
Toujours dans le cas d’un éventuel boîtier, les LED pourront être montées pour dépasser légèrement.
En appuyant plus longuement sur le poussoir SW1, les fréquences sont activées l’une après l’autre de manière à effectuer un balayage complet des 4 canaux.
C’est évidemment le programme implémenté dans le PIC, qui permet de générer, sur la ligne de contrôle, les données nécessaires pour obtenir les fréquences désirées.
Analysons à présent les autres étages du récepteur.
Devant le circuit intégré U1, nous trouvons le régulateur de tension à découpage NJM2360, auquel est confiée la fonction d’obtenir les tensions nécessaires au fonctionnement des différents étages.
L’utilisation d’un régulateur à découpage permet d’obtenir un rendement élevé et une faible dissipation de chaleur.
Dans notre cas, le circuit se comporte en “stepdown” (abaisseur de tension), générant une tension de 5 volts utilisée pour alimenter le module et le microcontrôleur et une tension de 6,8 volts employée pour alimenter toutes les autres sections du circuit. Le schéma est des plus classiques, avec la bobine de puissance L1 et la diode rapide D1 sur la ligne de sortie du circuit.
Voyons à présent ce qu’il advient du signal présent sur la broche 7 du module récepteur, signal qui comprend, soit la composante audio, soit la composante vidéo.
En principe, il est suffisant d’employer une série de filtres accordés à pente raide. Nous rappelons, en effet, que pour la composante audio, le module génère deux sous-porteuses à 6 et à 6,5 MHz.
Pour extraire le signal vidéo, il suffit d’un filtre avec une fréquence de coupure inférieure à 5 MHz mais il est également nécessaire d’amplifier le signal pour obtenir la valeur standard de 1 Vpp pour les signaux vidéo composites.
Pour cela, nous utilisons les étages qui s’articulent autour du circuit intégré U2, un amplificateur vidéo différentiel type μA592 de National.
Le gain de cet étage peut être réglé en agissant sur le trimmer R27, de façon à obtenir un signal vidéo d’un niveau optimal.
Le transistor T2 est utilisé en émetteur-suiveur (follower), afin d’avoir une impédance de sortie très basse, inférieure à 100 ohms.
La section audio utilise, par contre, un premier étage amplificateur, avec un filtre passe-haut, qui précède le transistor T1. Le signal est ensuite séparé vers deux étages de décodage à l’aide de deux filtres céramiques, le premier accordé sur 6 MHz, le second sur 6,5 MHz.
Chacun des circuits intégrés (KIA6003) dispose d’un étage amplificateur et d’un démodulateur FM contrôlé par un réseau LC externe.
Pour obtenir de chaque étage BF un signal propre et dépourvu de bruit, il est nécessaire de régler avec le maximum de précision, les deux bobines externes (L7 ou L8). Le niveau disponible en sortie est d’environ 0,7 à 1 volt. La description théorique étant achevée, il nous reste à passer à la phase de montage des deux circuits, en commençant par le plus simple des deux circuits, le transmetteur.
Le module récepteur FM2400RTIM
Similaire dans ses dimensions au module transmetteur (8a), voici comment se présente le module récepteur FM2400RTIM (8b). Le circuit dispose d’un plus grand nombre de broches (qui ne sont pas toutes utilisées) parmi lesquelles les deux de la ligne du bus I2C, par l’intermédiaire de laquelle il est possible de programmer le PLL interne et, ainsi, de modifier la fréquence de réception.
Le signal de sortie (audio + vidéo) est disponible sur la broche appelée BB (bande-base).







Figure 12 : Dessin, à l’échelle 1, du circuit imprimé de la platine réception. En 12a, le côté soudures. En 12b, le côté composants.
Liste des composants RX 2,4 GHz
R1 = 4,7 kΩ
R2 = 47 kΩ
R3 = 4,7 kΩ
R4 = 47 kΩ
R5 = 330 Ω
R6 = 2 kΩ
R7 = 4,7 kΩ
R8 = 390 kΩ
R9 = 68 kΩ
R10 = 10 kΩ
R11 = 10 kΩ
R12 = 100 kΩ
R13 = 100 kΩ
R14 = 100 kΩ
R15 = 100 kΩ
R16 = 100 kΩ
R17 = 10 kΩ
R18 = 1 kΩ
R19 = 3,3 kΩ
R20 = 680 Ω
R21 = 470 Ω
R22 = 15 kΩ
R23 = 15 kΩ
R24 = 27 kΩ
R25 = 100 kΩ
R26 = 1 kΩ
R27 = 10 kΩ trimmer min.
R28 = 220 Ω
R29 = 100 Ω
R30 = 470 Ω
R31 = 1 Ω
R32 = 1 Ω
C1 = 220 nF polyester
C2 = 10 nF polyester
C3 = 100 nF multicouche
C4 = 100 nF polyester
C5 = 10 pF céramique
C6 = 10 nF polyester
C7 = 220 pF céramique
C8 = 47 nF polyester
C9 = 20 pF céramique
C10 = 100 nF polyester
C11 = 10 nF polyester
C12 = 100 nF polyester
C13 = 100 nF polyester
C14 = 10 pF céramique
C15 = 10 nF polyester
C16 = 470 μF 16 V électrolytique
C17 = 220 μF 16 V électrolytique
C18 = 220 pF céramique
C19 = 220 μF 25 V électrolytique
C20 = 2,2 μF 25 V électrolytique
C21 = 470 pF céramique
C22 = 390 pF céramique
C23 = 680 pF céramique
C24 = 22 μF 16 V électrolytique
C25 = 1 nF polyester
C26 = 1 nF polyester
C27 = 43 pF céramique
C28 = 53 pF céramique
C29 = 20 pF céramique
C30 = 47 μF 16 V électrolytique
C31 = 100 nF polyester
C32 = 220 μF 25 V électrolytique
C33 = 390 pF céramique
C34 = 220 μF 25 V électrolytique
C35 = 470 μF 16 V électrolytique
U1 = Intégré NJM2360
U2 = Intégré NE592 video amplifier
U3 = Intégré KIA6003S
U4 = Intégré KIA6003S
PIC = μC PIC16C54RC-MF173R
RX = RX 2,4 GHz
D1 = Diode BAT81
D2 = Diode 1N4004
D3 = Diode 1N4004
LD1 = LED rouge 3 mm
LD2 = LED rouge 3 mm
LD3 = LED rouge 3 mm
LD4 = LED rouge 3 mm
T1 = NPN 2SC3793
T2 = NPN 2SD1383
T3 = NPN 2SC2412
L1 = Self 220 μH
L2 = Self 6,8 μH
L3 = Self 6,8 μH
L4 = Self 6,8 μH
L5 = Self 6,8 μH
L6 = Self 14 μH
L7 = Self 14 μH
F1 = Filtre céramique 6 MHz
F2 = Filtre céramique 6,5 MHz
SW1 = Poussoir min. pour ci
Divers :
1 Support 2 x 9 broches
1 Connecteur sécable 15 points
1 Prise alimentation pour ci
3 Prises RCA pour ci
1 Circuit imprimé réf. S173R
Le montage
Comme nous le voyons sur les dessins des figures 7 et 12, nous avons utilisé un circuit imprimé double face à trous métallisés. Si vous réalisez vous-même ce circuit, nous supposons que vous connaissez les règles à mettre en pratique dans ce cas.
Pour réduire les dimensions, plusieurs composants sont d’un modèle pour montage en surface (CMS). Ce type de composant demande une certaine pratique pour être mis en place. Utilisez un fer à souder professionnel, à thermostat, réglé sur 350 °C et maintenez la panne toujours extrêmement propre.
Soudez rapidement, sans jamais insister, avec de la soudure 8/10 de mm au plus.
Vous aurez certainement noté que nous avons prévu des pistes (aussi bien dans le TX que dans le RX) qui ne sont pas utilisées. Le motif est identique : plusieurs de ces pistes auront leur usage dans de futures modifications.
Le montage de l’émetteur
Le module radio est placé sur la platine et sa carcasse métallique est soudée à la masse du circuit en plusieurs points.
Les broches du module à connecter, se trouvent en correspondance des trous concernés sur le circuit imprimé.
Le régulateur de tension de 12 volts est fixé directement sur la platine à l’aide d’une vis.
Pour les entrées et les sorties, nous avons utilisé des prises pour circuit imprimé, adaptées au type de signal (RCA).
Pour le microcontrôleur, il convient d’utiliser un support de 18 broches, près duquel est monté le dip-switch à 8 micro-interrupteurs.
Dans la configuration de base, donc dans le transmetteur à quatre canaux, pour sélectionner la fréquence, il faut agir sur les deux premiers micro-interrupteurs, comme cela est indiqué sur le dessin de la figure 4.
Nous verrons, dans les applications futures, comment utiliser les microinterrupteurs restants.
Le montage du récepteur
Dans ce cas aussi, nous avons eu recours à un circuit double face à trous métallisés.
Le module radio fréquence est installé sur un côté de la platine et sa carcasse et soudée à la masse en plusieurs points.
Les trous de connexions se trouvent en correspondance des broches d’entrée et de sortie du module.
Avant de commencer le montage proprement dit, il convient d’identifier et de séparer les composants, spécialement ceux pour le montage en surface.
A ce propos, nous rappelons que même les circuits intégrés, à l’exception du microcontrôleur, sont du type CMS.
Encore une fois, utilisez un fer à souder professionnel, équipé d’une panne fine et de la soudure de petit diamètre, de très bonne qualité.
Il faut impérativement commencer le câblage, par les composants actifs et par ceux en CMS, en por tant un maximum d’attention aux éléments polarisée.
Attention au bon positionnement des broches de chacun.
Quelques composants CMS sont montés sous le support du microcontrôleur et, de ce fait, ils doivent êtres soudés avant le support (ayez toujours présent à l’esprit la désagréable loi de Murphy*).
* La loi de Murphy : Toute tartine beurrée qui tombe par terre, tombe toujours du côté du beurre ! Appliquée à l’électronique, la loi de Murphy donne : C’est toujours après avoir soudé la 40e patte d’un circuit intégré qui justement compte 40 pattes, que l’on se rend compte qu’il est monté dans le mauvais sens !
Les différentes inductances présentes dans le circuit sont identifiées à l’aide du code des couleurs.
Aucun problème pour ce qui concerne la bobine de l’alimentation à découpage, celle-ci à la forme d’un petit anneau (tore).
Les bobines des deux démodulateurs FM (L7 et L8) sont identiques à des bobines de fréquence intermédiaire et comporte un noyau à régler.
Dans ce cas aussi, pour les entrées et les sorties, nous avons utilisé des prises RCA à souder sur le circuit imprimé.
Le montage terminé, la première chose à faire est de mettre en place les antennes puis de vérifier la présence des tensions d’alimentation correctes aux différents points du circuit.
Rappelons que le récepteur peut être alimenté avec une tension continue comprise entre 10 et 15 volts, la consommation étant de l’ordre de 200 mA.
Il ne reste plus qu’à vérifier le fonctionnement de l’ensemble TX/RX.
Le réglage
Avant tout, alimentez le transmetteur avec une source continue d’au moins 15 volts et sélectionnez les micro-interrupteurs qui contrôlent la fréquence sur un canal déterminé (par exemple, sur le premier canal, correspondant exactement à 2 400 MHz).
Reliez, à l’entrée, un signal vidéo composite en noir et blanc ou en couleur, d’une amplitude standard (1 Vpp) et à l’entrée basse fréquence, deux signaux audio d’une amplitude comprise entre 0,5 et 1 volt.
Placez le récepteur à quelques mètres de distance (pour éviter de possibles interférences) et connectez les sorties à un moniteur et à deux amplificateurs basse fréquence.
Mettez sous tension et sélectionnez à l’aide du bouton poussoir du récepteur, le même canal que celui choisi sur le transmetteur.
A ce point, sur le moniteur vidéo, vous devriez voir apparaître le même signal vidéo, mais très perturbé et même les signaux audio doivent être incompréhensibles.
Réglez donc le trimmer R27 (qui contrôle le gain de l’amplificateur vidéo) jusqu’à ce que vous obteniez une image dépourvue de bruit.
Répétez l’opération avec un signal couleur et contrôlez que les mêmes couleurs sont reproduites correctement.
Passez à présent à la section audio et tournez lentement le noyau ferrite de la bobine L7 jusqu’à ce que vous entendiez le son du canal droit de manière parfaite.
La distorsion totale introduite par notre système de transmission ne dépasse pas les 3 %.
Répétez l’opération pour le canal gauche, en agissant sur la bobine L8, jusqu’à l’obtention des mêmes résultats.
Après le réglage des deux modulateurs audio, il pourrait être nécessaire de retoucher légèrement le trimmer R27.
Essayez à ce point, de changer le canal (sur le TX et sur le RX), pour vérifier que tout fonctionne comme sur le précédent.
Vous pouvez aussi effectuer un essai de portée, en éloignant peu à peu les deux dispositifs. Ce genre de test n’est significatif que s’il est effectué en l’absence d’obstacles.
Durant les essais en champ libre, nous avons couvert une distance de 100 à 200 mètres, en utilisant de simples antennes “boudin”.
Dans les pays où la législation le permet, on peut augmenter considérablement la por tée en utilisant des antennes à grand gain.
Dans ce cas, le câble coaxial de liaison doit être de très bonne qualité.
En effet, si la perte dans la ligne de transmission est supérieure au gain de l’antenne, le résultat sera très médiocre.
Au-delà des applications spéciales possibles, cet appareillage peut être utilisé comme un petit relais vidéo de qualité.
La première application à laquelle on peut penser est la retransmission du signal audio/vidéo d’un récepteur satellite (installé à l’étage de la maison par exemple), vers un téléviseur installé, quant à lui, dans le salon, au rez-dechaussée.
Cela, sans qu’un quelconque câble ne soit nécessaire.
Bien entendu, cette “rediffusion” peut être faite à destination d’autant de téléviseurs que désiré, pour peu que chacun soit équipé d’un récepteur.
Le mois prochain, nous expliquerons comment programmer les microcontrôleurs qui pilotent les PLL, pour obtenir une fréquence précise de fonctionnement ou bien une série de fréquences différentes de celles standards.
Les autres circuits intégrés utilisés sur le récepteur
En plus du module de réception en 2,4 GHz, dans le récepteur de notre système audio/vidéo, sont utilisés d’autres circuits intégrés. Le démodulateur KIA6003 (deux exemplaires sont utilisés) a pour fonction de démoduler le signal des deux sous-porteuses audio, signal qui est modulé en fréquence (13a). L’utilisation d’un réseau LC adapté, permet de régler le circuit audio avec précision et d’obtenir ainsi, un signal de qualité. L’amplificateur vidéo différentiel de National, le μA592, est un circuit intégré à deux étages qui permet d’obtenir un niveau d’amplification correct et qui peut être programmé pour un gain maximum de 400 fois (13b).
Enfin, nous avons un régulateur de la série NJM2360 de JRC (13c) qui permet d’obtenir les tensions continues nécessaires au fonctionnement des différents étages.
Ce régulateur utilise la technique du découpage, avec un rendement élevé et avec une dissipation thermique limitée.


